Pratiques discursives et champ politique en Afrique francophone

Pratiques discursives et champ politique en Afrique francophone

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Pratiques discursives et champ politique en Afrique francophone est un ouvrage collectif qui jette un regard sur la diversité des productions discursives investies par le discours politique. Les onze contributions présentées ici, au-delà de la langue française et de l’espace d’Afrique francophone au sud du Sahara qui constituent déjà des points de rencontres, couvrent deux modalités du discours politique.

Il s’agit, d’une part, de la mise en évidence de la volonté des locuteurs d’exercer une influence sur un certain auditoire à partir des discours produits, et, d’autre part, du politique comme motif de création artistique. Ainsi, Bellarminus Gildas KAKPOVI revient sur la volonté de séduction des masses qui caractérise les discours de Boni Yayi. Marceline DAMA-TEYABE ressort les différentes stratégies rhétorico-pragmatiques dont fait usage le Président de la République du Cameroun Paul Biya.

Bernard Mulo FARENKIA met l’accent sur la façon dont les locuteurs mettent en scène les faces de leurs adversaires et leurs propres faces dans les débats politiques au Cameroun. Cela, à partir de trois enregistrements de l’émission Espaces politiques diffusée sur la Cameroon Radio Television (CRTV). De son côté, Raphaël Kouadio OURA insiste sur la manipulation des couches rurales en Côte d’Ivoire qui restent vulnérables à la propagande exercée par les acteurs politiques alors que Alawadi ZELAO porte son regard sur une production discursive spécifique : la motion de soutien au Cameroun.

Jean-Baptiste ATSÉ N’CHO consacre sa contribution à l’analyse de mots et expressions nés ou le plus souvent employés dans les discours des différents acteurs politiques ivoiriens depuis le coup d’État de 1999 à la crise post-électorale de 2010. L’étude montre que ces items lexicaux ont pu contribuer à façonner ou à déconstruire l’image des différents hommes politiques par le biais des chansons, de textes littéraires ou par médias interposés et constituent pour ainsi dire une véritable arme. Nanourougo COULIBALY, à partir d’une analyse de la réaction des médias ivoiriens à travers leurs titres de couverture lors de la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle française de Mai 2012, met en évidence l’investissement des «une» des médias de la presse écrite par le discours politique. La contribution de Ali SYLLA est ancrée dans l’interprétation de l’action politique comme reproduction de moments religieux.

L’article montre la présence de ce comportement dans La guerre de la France contre la Côte d’Ivoire de Mamadou Koulibaly, Antoine Ahua Jr et Gary K. Bush avant de remettre en cause la pertinence de cette analogie. Pour sa part, Tandia ROUSSEAU met en exergue la formulation d’une nouvelle identité dans le paysage culturel camerounais en analysant une relation épistolaire pour ainsi dire déterritorialisée, selon les termes de l’auteur, qui met en scène une identité de jeunes en souffrance qui tentent de s’affirmer, par contraste à une identité de vieux accrochés au pouvoir.

Enfin, Yvette BALANA et Tite LATTRO analysent le politique au centre de la création littéraire romanesque qui en formule une critique avant de poser la nécessité d’imaginaires nouveaux.